Réaction de la coordination générale face à l’annonce de fermeture de Solon

C’est avec une grande tristesse que nous avons appris ce matin que Solon mettait fin à ses activités.
Transition en Commun souhaite avant tout reconnaître le travail extraordinaire mené par Solon depuis 10 ans. Ce sont évidemment d’innombrables projets innovants en mobilité, en énergie ou encore en création de lieux citoyens, mais c’est aussi et surtout une approche exigeante, ancrée dans la démocratie, la participation, l’horizontalité et le développement du pouvoir d’agir collectif. C’est également une culture de collaboration et de responsabilité qui a d’ailleurs permis l’émergence de l’alliance Transition en Commun. L’influence de Solon sur la transition à Montréal ne peut pas être surestimée.
Comme l’équipe de Solon, nous pensons que ce legs restera vivant d’innombrables façons, et cela nous réjouit. Cependant, ça ne se fera pas tout seul et il va falloir se battre pour notre projet de transition socio-écologique. Transition en Commun fera sa part, avec ses différents groupes de travail en démotorisation, en transition du logement, en résilience des communautés, en démocratie locale, mais aussi en abordant de front la question du financement de la transition socio-écologique à Montréal. Une Journée collective y sera dédiée le 30 avril, des solutions structurantes y seront mises au jeu. Nous espérons qu’elles pourront faire l’objet d’engagements publics dans ces périodes électorales qui s’ouvrent.
Nous ne pouvons clôturer ce message sans une note plus large. Le paragraphe ci-dessous du communiqué de Solon devrait nous secouer. Nous vivons une époque dangereuse et voyons des gains démocratiques et sociaux historiques s’effriter. Nous devons prendre pleinement conscience de l’ampleur des défis qui s’imposent à nous, mais aussi de notre pouvoir d’agir collectif. Comme chantait Fauve: « Il faut qu’on sonne l’alarme, qu’on se retrouve, qu’on se rejoigne, qu’on s’embrasse, qu’on soit des milliards demain, sur des milliards d’épaules, pour… » Pour quoi? Pour résister, pour construire et pour gagner. Puisse la disparition de Solon au moins aider à cela.
Longue vie à toutes celles et ceux qui se battent pour le bien commun.
« Nous constatons avec désarroi le manque de prise de conscience de la gravité des crises sociales, écologiques et démocratiques qui nous assaillent et qui ne feront que s’aggraver dans l’avenir. Le travail de Solon était pourtant particulièrement pertinent pour répondre à ces crises, mais nos gouvernements continuent de nourrir le statu quo en finançant le développement de solutions technologiques, les industries extractivistes, les infrastructures autoroutières, et tout autant de projets mortifères pour le vivant. »