Bailleurs de fonds et membres de l’alliance se rencontrent pour trouver des solutions aux défis du financement de la TSÉ – Retour sur la 6e Journée collective TEC

Dans un rare moment d’échanges et de partage entre bailleurs de fonds et organisations engagées pour la transition socio-écologique à l’échelle de Montréal, les participant·e·s à la journée se sont réuni·e·s pour faire état de la situation du financement de l’écosystème et identifier des pistes de solutions concrètes pour remédier aux besoins de plus en plus criants. Portrait d’une journée marquée par l’écoute, une grande lucidité et une farouche volonté d’agir.

En mars dernier, on apprenait que Solon, organisme reconnu comme acteur phare en TSÉ à Montréal, fermerait ses portes faute de financement. La nouvelle a eu l’effet d’un coup de fouet sur le milieu: déjà sur le radar des membres de l’alliance depuis un certain temps, la 6e journée collective de l’alliance a donc été l’occasion de joindre la volonté aux actes et de réunir les expertises de part et d’autres du système de financement afin de trouver des pistes de solutions concrètes. Avec plus de 75 participant·e·s, c’est aux Petites mains, organisme d’insertion sociale en face du rayonnant parc Jarry, que ça se passait.

Avant-midi: réalités et limites des bailleurs, des organismes et compréhension commune des causes du problème

Entre viennoiseries et cafés chauds, la journée a débuté par une intervention de Sidney Ribaud, directeur du Bureau de la transition écologique et de la résilience de la Ville de Montréal, pour lancer le bal des présentations sur les défis et opportunités pour le financement de la TSÉ. Nicolas Girard, directeur général du Fonds d’action québécois pour le développement durable, a ensuite présenté l’évolution du financement de la transition dans les 25 dernières années.
De ces présentations ressortent deux éléments:
  • À l’échelle de Montréal, les financements et investissements actuellement disponibles ne sont pas à la hauteur des défis et ambitions en transition
  • Il y a des lieux d’influence à investir et les coalitions comme TEC ont un rôle clé à jouer
Sylvain Lefevre, chercheur au Centre de recherche sur les innovations sociales de l’UQÀM (CRISES), accompagné des étudiant·e·s Amélia Picard, à la maîtrise, et David Grant-Poitras, au doctorat, ont ensuite présenté le fruit de leurs plus récentes recherches sur le financement, dévoilant les résultats d’entrevues menées auprès d’une vingtaine d’organismes et fondations.
Les financements sont par projet, donc il faut sans cesse se réinventer, on ne peut pas consolider. Ça c’est un autre enjeu, on a besoin de financement à la mission pour consolider les acquis, bonifier les actions déjà existantes dans les quartiers. On ne peut pas toujours réinventer et puis repartir à zéro, ça ne marche pas.
 – Une organisation ayant participé à la recherche
La fin de l’avant-midi a été consacrée à un atelier collectif en sous-groupes. Les participant·e·s ont tâché d’identifier les causes sous-jacentes au problème de financement de la transition. Parmis celles identifiées, on note en plus du manque de financement global, l’inadéquation du financement entre les priorités des appels à projets et les besoins terrain, la difficulté à faire reconnaître la TSÉ comme un champ d’investissement prioritaire, la difficulté à influencer les programmes collectivement et le statu quo de dépendance financière des organisations au système philanthropique et gouvernemental.

Après-midi: exploration des pistes de solutions aux causes du problème identifiées

L’avant-midi ayant servi à dresser un portrait commun du financement de la transition, la deuxième partie de la journée fut dédiée à l’identification de pistes de solutions.
8 pistes de solutions ont été travaillées lors de ces échanges:
  • Créer un fond capitalisé pour la transition socio-écologique à Montréal
  • Concevoir un programme d’adoption des nouvelles infrastructures de mobilité
  • Procéder à une mutualisation de fonds subventionnaires
  • Participer à la mise-à-jour du budget participatif de Montréal
  • Renforcer l’ancrage collectif et territorial des institutions financières publiques et collectives
  • Adapter les pratiques et postures des bailleurs pour favoriser une co-responsabilité et un plus grand engagement
  • Miser sur l’Écofiscalité municipale
  • Influencer les programmes provinciaux en amont

Et maintenant?

La rencontre du 30 avril a confirmé une volonté partagée de passer à une nouvelle phase pour l’action en transition à Montréal. Face à la question de qui portera la mobilisation autour de ces solutions, l’alliance fut presque invariablement nommée comme acteur tout indiqué. Cependant, conscient·e·s des limites de l’alliance, le mot de la fin fut celui de s’engager à consacrer les prochains mois à prioriser ces pistes, à mobiliser les forces vives de l’alliance et à amorcer les démarches concrètes pour transformer ces idées en leviers de changement. Le travail ne fait que commencer et beaucoup suivra!
Nous repartons de cette journée collective avec une meilleure clarté vis-à-vis les chantiers à entreprendre, mais aussi avec une énergie renouvelée, née d’un dialogue franc entre des acteurs.
Merci à toustes celles et ceux qui ont contribué, de proche ou de loin, à la réalisation de cette journée.